L’organe de Jacobson du chat


L’organe de Jacobson est un détecteur des composés chimiques émis par d’autres animaux, couramment appelés phéromones.

Et si on parlait organe de Jacobson ?

Chez les chats, l’organe de Jacobson est également appelé l’organe voméronasal ou l’organe accessoire olfactif. Il est situé à l’arrière du palais et est connecté aux voies nasales. L’organe de Jacobson est utilisé afin de détecter des phéromones spécifiques. Ces dernières peuvent être associées à la reproduction, la territorialité et la communication entre chats. Pour rappel, une phéromone est une substance chimique naturelle sécrétée par un animal. Dans notre cas, concernant les chats, elles sont directement sécrétées par les glandes sébacées situées sur différentes parties du corps, telles que la tête, le menton ou encore les joues.

Lorsqu’un chat détecte un marquage qu’il veut analyser de manière plus approfondie, il va ouvrir sa bouche et plisser sa lèvre supérieure pour permettre à l’air de circuler à travers l’organe de Jacobson. Ce comportement est souvent appelé « léchage du nez », « grimace du chat » ou tout simplement flehmen. En faisant cela, les phéromones sont détectées par les récepteurs olfactifs spécialisés de l’organe de Jacobson. Ainsi, elles sont transmises au cerveau pour être traitées.

Pourquoi Jacobson ? Ce nom fait référence au physiologiste Danois Ludwig Levin Jacobson qui a découvert l’organe en 1813. Il s’agissait donc d’une structure anatomique présente chez de nombreux animaux. Les chats n’étant pas les seuls, cette dernière est également présente chez les reptiles, les amphibiens et certains mammifères. Après quelques recherches, on s’est alors aperçu qu’elle est constituée de deux structures tubulaires, appelées ductus vomeronasales. Ce n’est qu’à partir de cette époque que son rôle est dévoilé. Cela va concerner la détection des phéromones avec des signaux chimiques impliqués dans la communication sociale.

À savoir que…

L’organe de Jacobson est particulièrement important pour la communication entre chats (« Les coussinets du chat », « Les vibrisses des chats »), notamment lorsqu’il s’agit de la reproduction. En effet, ce dernier va influencer le comportement sexuel à avoir vis-à-vis des autres congénères lors de cette période.

Les chats mâles peuvent détecter les phéromones de femelles en chaleur à plusieurs mètres de distance. Cela leur permet de localiser les femelles fertiles pour s’accoupler. De même, les femelles peuvent utiliser l’organe de Jacobson pour détecter les phéromones de mâles. L’utilité étant d’évaluer leur qualité comme partenaires potentiels.

Ne pas confondre…

Les phéromones ne sont pas des odeurs. Elles ne sont par conséquent pas actives au niveau de la muqueuse olfactive des sinus, mais bien à celui de l’organe de Jacobson. Alors que les odeurs peuvent transporter des phéromones, les phéromones elles-mêmes ne sont pas perçues comme des odeurs par les êtres humains.

Tout cela relève de ce que l’on appelle la communication olfactive chez le chat. Ce moyen de communication met en jeu d’une part, l’olfaction classique par le biais du système olfactif principal et, d’autre part, la communication phéromonale par le biais du système olfactif accessoire (organe de Jacobson).

Pour information :

L’olfaction chez le chat est plus performante que chez l’Homme, mais reste très inférieure à celle du chien. En comparaison, le chat possède 20 cm2 d’épithélium olfactif, contre 2-4 cm2 chez l’Homme, et 160 cm2 le chien. De plus, la région de leur cerveau dédiée aux informations olfactives est proportionnellement plus grande que la nôtre.

C’est-à-dire que les chats peuvent détecter une plus grande variété d’odeurs. Également, ils peuvent percevoir des odeurs à des concentrations beaucoup plus faibles. Comme on peut s’en douter, cela joue un rôle crucial dans leur comportement, communication et survie au quotidien dans un environnement naturel.