De l’anthropomorphisme avec un chat, qu’est-ce que c’est ?


L’anthropomorphisme se réfère à l’attribution de caractéristiques humaines, d’émotions ou de comportements à des êtres non humains, tels que des animaux, des objets, des phénomènes naturels voire des entités abstraites.

Et si on parlait anthropomorphisme ?

L’anthropomorphisme est en général définit comme le fait d’attribuer des caractéristiques humaines à ce qui n’est pas humain. Dans notre domaine, il s’agit de projeter ses motivations et émotions humaines sur son animal de compagnie. Soit une certaine tendance à interpréter le comportement de ce dernier comme celui de l’Homme.

Avant toute chose, il semblerait que l’anthropomorphisme soit une condition indissociable de l’espèce humaine, ainsi qu’une caractéristique importante. C’est pourquoi, quand nous observons et interprétons notre environnement, notre premier point de référence est forcément notre personne. Il s’agit ici d’une construction mentale, que nous appliquons inconsciemment depuis l’enfance. De ce mécanisme de base chez l’enfant, découle le rôle principal de l’anthropomorphisme qui est de s’exprimer sous la forme d’interactions.

On peut donc en déduire que la définition relationnelle de l’anthropomorphisme signifie mettre un objet, un animal ou une entité dans la position d’interlocuteur au sein d’un dialogue. Soit d’un système de pensée. Anthropomorphiser les animaux de compagnie signifie donc le fait d’humaniser leurs émotions.

Et pour votre chat ?

On pense que l’anthropomorphisme est souvent utilisé comme un outil de compréhension et de communication à l’égard des animaux. En effet, cela permet à l’être humain que nous sommes de mieux se rapporter à des choses ou à des concepts, qui autrement pourraient nous paraître étrangers ou difficile à comprendre. Lorsque vous anthropomorphisez un chat, vous lui attribuez des traits, des émotions ou des comportements humains propres à votre humanité et à ce qui vous caractérise vous.

Toutefois, si on y réfléchit bien, nous sommes indiscutablement deux espèces bien distinctes. Cela impacte inévitablement des besoins, des envies et des émotions différentes.

En outre, pour la plupart des scientifiques, l’anthropomorphisme serait une dérive anthropocentrique. Cela signifie que ce n’est pas l’émotion de l’animal qui serait décrite, mais bien celle du narrateur qui fait un transfert de ses propres émotions sur son chat. Par conséquent, certains propriétaires vont avoir tendance à penser que ce dernier peut être jaloux, possessif ou encore vexé. En réalité, les émotions sont une méthode pour accéder aux sentiments et pensées des animaux en utilisant des mots que nous connaissons.

Quelques exemples d’anthropomorphisme :

  • Croire que le chat a des intentions cachées ou des objectifs personnels : Beaucoup d’idées reçues circulent à ce propos. Ces dernières expliquent que par exemple, les chats sont des animaux dominants. Chaque espèce possède ce que l’on appelle un Éthogramme. Il s’agit d’un catalogue descriptif de l’ensemble des comportements d’une espèce donnée. Il représente la base de la recherche en Éthologie. Si l’on se réfère à celui du chat, on comprend rapidement qu’il ne possède pas du tout une nature dominante.
  • Faire une fête d’anniversaire pour son chat : Les animaux n’ont pas cette notion de jour de fête. Il est donc inutile de pratiquer ce genre d’évènement pour leur bon plaisir. À moins bien sûr, que cela vous fasse plaisir à vous. Toutes les traditions que nous honorons relèvent d’une dimension humaine, et non animale.
  • Penser que son chat est jaloux ou rancunier : Il n’existe pas de chat jaloux ou rancunier. La jalousie et la rancune sont des émotions humaines. Votre chat n’étant pas humain, il y a peu de chances pour qu’il éprouve ce type de sentiment. Les seules émotions félines pour lesquelles il ne semble ne pas y avoir de doute sur leur existence sont la joie, la peine et la colère. En conséquence, tout le reste relève d’un répertoire comportemental humain. De fait, les Connaissances félines soutiennent cette idée.

Ou encore…

  • Vouloir absolument considérer un chat comme son enfant : Il est de nature courante d’entendre des propriétaires de chats appelés leur animal « mon bébé », ou encore avoir des comportements infantilisants. Cependant, votre chat n’est pas un « bébé ». Il est votre animal de compagnie. Un chat, même un chaton, possède des besoins différents de ceux d’un petit enfant. Cela va de soit me direz-vous, mais il est néanmoins habituel pour certains de refuser l’idée qu’il s’agit de leur animal, et non de la chair de leur chair. Ce comportement n’est pas nécessairement néfaste s’il est employé à petite dose. Toujours de manière à ce que l’équilibre du chat ne soit pas impacté. Exit donc de prendre ce dernier dans les bras comme un bébé etc. Véritablement, il n’est pas sain de construire une relation harmonieuse sur ces conditions.
  • Insister sur le fait que les chats ont des préférences similaires aux nôtres : Prenons pour exemple un chat que l’on rationne trois fois par jour. Ce dernier vit avec un propriétaire étant habitué à prendre un petit déjeuner, un déjeuner et un dîner chaque jour aux mêmes horaires. Dans ce contexte, le chat est nourri aux mêmes heures que son propriétaire. L’individu concerné ne pense pas à mal, et pourtant il fait mal. Assurément, le chat est ce qu’on appelle un grignoteur (« Quelle est la bonne fréquence pour nourrir son chat ? »). Partant de ce principe, il a besoin de dix à vingt petits repas par jour en vingt-quatre heuresChaque repas dure deux à trois minutes et, entre dix et vingt grammes d’aliments sont ingérés à chaque prise. Voyez donc, à quel point nos idées anthropomorphiques peuvent altérer le bien-être des animaux.

Pour information :

Il est important de se rappeler que les chats ont leur propre manière de communiquer et de réagir aux stimuli, très différente de celle des humains. Bien qu’il puisse sembler que les chats ressentent des émotions ou des intentions humaines, leur comportement est principalement guidé par leurs instincts et leur nature féline. Si l’on redéfinit la question, l’anthropomorphisme serait un mécanisme biologique visant à mieux appréhender les êtres vivants qui nous entourent. En regardant les choses de cette manière, cela parait difficilement contrôlable.

Dans un sens, le fait d’attribuer des émotions à un chat, c’est prendre conscience qu’il peut en avoir. Nous le considérons comme un être à part entière, et non pas comme un objet. Pourtant, dans le cadre de la relation Homme/Chat, il est possible que l’anthropomorphisme puisse générer des situations de conflit. Les chats ne possédant pas la même perception que la nôtre, nos réelles intentions peuvent ne pas toujours être comprises. Le conflit engendre assurément du mal-être chez l’animal et fatalement, des problèmes comportementaux.

En raison de cela, il semble alors impératif de prendre toute la mesure de la différence entre nos deux espèces. Si ce n’est pas chose faite, il sera difficile, voire impossible de répondre au mieux aux besoins fondamentaux de votre chat. L’anthropomorphisme n’est pas nécessairement toxique en soit, s’il n’est pas utilisé de manière abusive. C’est-à-dire d’une façon qui ne va pas à l’encontre de ce à quoi est génétiquement prédisposé votre chat. Un Comportementaliste Félin peut vous guider dans toute démarche concernant cette compréhension.