Les chats et la féminité

Les chats et la féminité

Les chats et la féminité ont souvent été associés l’un à l’autre dans différentes cultures à travers l’histoire.

Les chats et les femmes…

Historiquement, les chats ont souvent été assimilés aux femmes, notamment dans la culture populaire. On les retrouve dans les contes de fées, la littérature et le cinéma, où ils sont souvent représentés aux côtés de femmes mystérieuses et indépendante. Hello Catwoman. En effet, les chats peuvent symboliser l’élégance, la grâce, la sensibilité et la liberté ; des traits qui sont parfois associés aux femmes dans ces récits.

Cela laisse entendre que les femmes seraient plus attirées par les chats en raison de leur nature dite plus douce. Évidemment, l’attrait des chats ne se limite pas à la gente féminine. Les hommes peuvent également apprécier la compagnie féline. Ces derniers peuvent aussi entretenir des relations étroites avec les chats. Ce sont des animaux de compagnie polyvalents, et ils peuvent apporter du bonheur à tous ceux qui le souhaitent. 

De retour aux origines :

L’association entre les chats et la féminité a des racines profondes dans l’histoire et la culture. Malheureusement, il semble difficile de remonter à l’origine exacte de cet amalgame. Ceci dit, cela peut être attribué à plusieurs facteurs et influences à travers les siècles. Ainsi, cette affiliation entre les chats et les femmes a une longue histoire culturelle et symbolique. Il ne s’agit donc pas d’un sujet récent.

Si l’on reprend des sources historiques, il faut revenir 4 000 ans en arrière, en plein cœur de l’Égypte Antique. Le chat connut un véritable âge d’or ainsi qu’une expansion sans précédent. Cette période marqua l’avènement du chat comme animal domestique. Ce dernier fut propulsé au rang de favori, spécialement grâce au culte de Bastet. Il s’agit d’une ancienne pratique religieuse associée à la déesse Égyptienne Bastet.

Qui est Bastet ?

Bastet est une divinité de la fertilité, de la maternité, de l’amour et de la musique. Sa représentation la plus populaire la montre comme une femme à tête de chat. Toujours vêtue d’une longue robe moulante de couleur verte, tenant un panier ou un sistre. Bastet était considérée comme la protectrice des foyers, et les chats étaient honorés en tant que ses représentants terrestres. Souvent associée à la protection de ces derniers, en particulier des chats domestiques, elle est une figure emblématique dans la culture égyptienne Antique.

Les chats noirs étaient des animaux sacrés de Bastet. Tuer un chat, même attaquant, était un crime grave en Égypte Antique, puni alors de la peine de mort. Cela s’explique par le fait que les Égyptiens croyaient dur comme fer au fait que les chats avaient des pouvoirs protecteurs et qu’ils étaient porteur de bonne fortune.

Le culte de Bastet a laissé une empreinte durable dans l’histoire de l’Égypte Antique. En effet, il a influencé la façon dont les Égyptiens percevaient les chats. De nos jours, Bastet et ces derniers sont encore parfois honorés. Précisément appréciés en tant que symboles de protection, de féminité et de grâce dans la culture populaire ainsi que dans certaines pratiques spirituelles modernes. Le principal temple dédié à Bastet était situé à Bubastis, une ville localisée dans le delta du Nil. Cependant, le temple original n’existe plus aujourd’hui.

Bastet n’était pas la seule…

Toutefois, en Grèce Antique, bien que le chat fût grandement apprécié pour sa rareté, il n’eut aucunement la popularité que les Égyptiens lui accordaient. Les Grecs, dans leur combat contre les rongeurs, possédaient déjà des alliés de choix : les belettes et les furets. En outre, ce sont les chiens qui occupaient la place privilégiée d’animaux de compagnie. Il fallut attendre des années pour que ces derniers se rendent compte que contrairement aux belettes et aux furets, les félins domestiqués ont l’avantage de ne pas sentir mauvais. Le chat finira par être également associé à une représentation divine, prénommée Artémis, la déesse de la chasse et de la lune.

De son côté, l’Empire Romain ne cessait de s’étendre. Lorsque Jules César, en 48 avant J-C., débarqua à Alexandrie dans le but de conquérir l’Égypte, il rencontra la célèbre Cléopâtre. Mais également son peuple fervent de croyances divines vénérant la nature féline. Et même si Jules César était connu pour détester les chats, ces derniers parvinrent à conquérir assez rapidement le coeur des Romains. Le culte de Bastet se propagea à travers l’Europe, et devint Diane la chasseresse. Diane et Artémis sont en fait les noms respectifs Romain et Grec pour désigner la même déesse dans la mythologie. La principale différence réside donc dans le nom utilisé selon la tradition culturelle.

L’époque des sorcières ?

Vient ensuite, l’époque du Moyen Âge où les chats étaient souvent associés au femmes, en particulier aux femmes célibataires ou aux veuves. Malheureusement, cette assimilation a pris une terrible tournure durant la période de la chasse aux sorcières (« Les chats sorciers du Moyen Âge »). Les chats étaient considérés comme les familiers des sorcières. Ces derniers étaient souvent persécutés en même temps que leurs propriétaires accusées de sorcellerie.

Ce parallèle entre les chats et les femmes a contribué à renforcer des stéréotypes négatifs. De la même façon, cela a également consolidé la peur des chats noirs à travers le monde. Et même à un niveau différent, la frayeur des animaux noirs de manière générale.

Ce fut le cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII, figure politique majeure de l’époque, qui réhabilita le premier les chats à la cour du Roi. Il s’impose comme un précurseur dans le traitement qui leur a était réservé jusqu’alors. Il est dit que Richelieu était souvent accompagné de ses chats, même pendant les réunions officielles et les audiences. L’image du chat redorée, cela préfigura son ascension fulgurante des décennies suivantes.

Et maintenant ?

De nos jours, les stéréotypes négatifs associant la féminité et les chats ont été remis en question. Néanmoins, l’image des femmes (la plupart du temps seules) aimant ces derniers persiste dans la culture populaire. On les retrouve souvent représentés ensemble dans la publicité, les films et les médias. Et même le cliché sur « la vieille fille à chats » semble malheureusement avoir été perpétué, soit fatalement toujours d’actualité.

Ces représentations peuvent donc refléter l’idée d’une relation particulière. De même, dans la littérature et les arts, la nature féline a été utilisée à maintes reprises comme symbole et métaphore pour représenter le féminisme, la sensualité ou le mystère. Par exemple, dans de nombreuses œuvres littéraires, les chats noirs sont souvent associés à la magie et l’occultisme. Cela vise à renforcer leur lien avec la féminité mystérieuse.

Bien entendu, ces associations historiques et culturelles ne sont pas universelles. C’est-à-dire qu’elles ne définissent pas les femmes ni leur relation avec leurs chats. Chaque personne, quelle que soit son genre, peut avoir des préférences personnelles en matière d’animaux de compagnie. Et que de toute évidence, tout le monde a la possibilité de développer des liens spéciaux avec différentes espèces animales.